Semestre 7 004 Formation approfondie à la recherche

Objectifs pédagogiques

Cet enseignement serait destiné aux étudiants faisant le choix du parcours recherche et aux
doctorants qui n’auraient pas suivi de parcours recherche dans une école d’architecture.
Cette démarche vise à créer une dynamique de recherche dès le master car nous constatons
tous la difficulté d’animer des parcours recherche à faible effectif dans nos départements
respectifs, et d’assurer un investissement pédagogique lourd pour quelques étudiants.
Le résultat est que les étudiants de notre école sont peu nombreux à ce jour à être tentés par le
parcours recherche.
Le défaut d’information et plus encore un protocole et parcours d’enseignement clairement
établis y sont sans doute pour quelque chose. Du point de vue des contenus, l’objectif est
d’apporter aux étudiants engagés dans le cycle de master un enseignement sur : les
fondements, conditions, attendus, questions théoriques et de méthode dans le champ de la
recherche architecturale, soit un enseignement centré sur les questions épistémologiques.

Contenu

Organisation des enseignements (52 heures)
L’enseignement relève des options proposées dans le deuxième cycle aux niveaux S7 et S9. Il
est semestriel et s’organise sur la base d’un cours et d’un travail dirigé.
Tous les mercredis matins :
– De 9H00 à 11H00, cours
– De 11H00 à 13H00, TD
L’unité d’enseignement est donc proposée tous les ans au premier semestre et elle est ouverte
à tous les étudiants de master quel que soit leur positionnement dans le cursus.
Le cours : Epistémologie de la recherche architecturale. Sont abordées : épistémologie
générale, histoire de la recherche architecturale, problématique et acquis de différents champs
(histoire, ingénierie, conception, informatique, contrôle environnemental,…)
Le TD : Formulation d’un sujet de thèse.
L’objectif pédagogique est double : mettre en application la notion de « construction d’une
problématique » et confronter le travail réalisé dans le cadre du parcours recherche à un
« horizon » ou but scientifique et un développement possible.
Le suivi de cet enseignement optionnel est obligatoire pour tous les étudiants candidats au
parcours recherche. Ces derniers bénéficient d’une direction unique ou d’une double direction
(Séminaire du département d’inscription et Formation approfondie à la recherche).

– Jean-Lucien Bonillo
Trois séances qui abordent successivement ces thèmes :
1- Recherche et Projet
L’abord de ce thème suppose en préalable, comme nous le rappelle Bernard Huet,
l’énoncé de deux postulats qui ne sont contradictoires qu’en apparence :
o l’origine historiquement déterminée (dans le corps social, la profession) de certaines
directions de recherche et, en retour, l’influence qu’elles peuvent avoir sur les projets architecturaux et urbains ;
o la distance irréductible qui existe entre l’activité de recherche architecturale et celle de
conception d’un projet opérationnel (avec sa part de « recherche créative »). Et cela
même si l’on s’accorde avec Christian Devillers lorsqu’il nous rappelle que le projet
architectural est aussi une forme de connaissance en prise avec le réel, un « processus
cognitif ».
Ce que nous voulons évoquer ici en écho à Bernard Huet est la fameuse et nécessaire «
rupture épistémologique » et autre « distance critique ». Mais cette distance, pour
l’historiographie la plus contemporaine, ne doit pas se traduire par l’absence ou l’ignorance du
sujet, de l’observateur.
Il s’agit donc d’aborder les questions épistémologiques fondamentales qui se posent à la
recherche architecturale, et de les illustrer en s’appuyant sur l’histoire, des années 60 à nos
jours, de la création et du développement d’un milieu de la recherche architecturale en lien
avec les écoles.
2- Projet/ville/Histoire
Un bilan des raisons, contenus et effets des travaux portant sur l’histoire de la ville et des
territoires.
3- Recherche architecturale en histoire de l’architecture
Un bilan des approches spécifiques à la discipline et des relations fortes avec les champs
voisins dont l’histoire de l’art.

Alexandre De La Foye
Face à la multiplication des technologies, la complexification des normes, et l’obligation
croissante d’apporter des réponses raisonnées aux enjeux environnementaux (limitation des
impacts écologiques, protection vis-à-vis des risques naturels,…), le risque pour l’architecte
de se faire déborder par les évènements, supplanter par de nouveaux acteurs et rejoindre le
porteur d’eau dans la grande famille des métiers disparus est grand.
La question de la place des sciences et techniques dans l‘exercice de l’architecture se pose
donc de manière urgente, et, en amont, la question de leur positionnement dans les écoles
d’architecture.
Une des réponses possibles à cette question consiste en l’élaboration de « règles expertes ».
Ces règles expertes peuvent être envisagées à la fois comme produits d’une recherche
architecturale à coloration scientifique et technique, composante fondamentale des
enseignements de construction et de maîtrise des ambiances, et arsenal de survie pour
l’architecte de demain.

– Stéphane Hanrot
Que peut-on entendre par “la recherche par le projet“ dans la discipline architecturale ?
Pour aborder cette question, je propose tout d’abord questionner le périmètre de la discipline.
Pour ce faire, je caractériserai les objets architecturaux et les pratiques dont ils procèdent, puis
je m’interrogerai sur le moteur de l’élaboration des connaissances propres à la discipline. Mon
hypothèse (formée à l’occasion de mon HDR) est que les connaissances architecturales
s’élaborent selon deux modalités.
La première procède de l’élaboration des doctrines. Une doctrine est comprise, ici, comme un
ensemble de préceptes et de règles formant un système de valeurs sur l’architecture. Dans
l’absolu, une doctrine est élaborée empiriquement par un praticien au service de sa stratégie
de projet. Elle lui permet de juger du beau et du laid, de répondre aux attentes sociales
nouvelles, de surmonter les incertitudes programmatiques inhérentes à cette activité. Elle le
dirige dans les terres incertaines de l’innovation et, dans certains cas, de la création. Le débat doctrinal est un lieu d’élaboration de connaissances auquel participent non seulement les
praticiens mais aussi les critiques d’architecture.
La doctrine individuelle s’inscrit dans des courants qui se construisent et se transforment au fil de l’histoire sociale.
La seconde modalité procède de l’élaboration de théories. La théorie est, ici, entendue
comme un ensemble organisé de concepts et de lois.
Dans l’absolu, la théorie architecturale permettrait de rendre compte des pratiques et des objets architecturaux ainsi que de la formation des doctrines en révélant leurs traits universels et leurs fondements historiques.
Évidemment, une telle théorie n’existe pas à ce jour, mais des fragments théoriques ont été
élaborés au fil des siècles et en particulier au XXe avec le développement de la recherche
architecturale.
Un corpus théorique est donc en cours de développement dans la discipline
architecturale et chaque chercheur y contribue. Ce corpus trouve des domaines d’application
dans des dictionnaires, des explications historiques, des modalités et outils de projet, des
méthodes, des modèles, des typologies architecturales… Qui alimentent directement ou
indirectement le domaine de la pratique.

Travaux requis

Mode d’évaluation :

Présence au cours obligatoire et contrôlée.
Rendu d’un travail personnel correspondant à la définition d’un sujet de thèse (la
normalisation du dossier est celle définie dans le cadre réglementaire du dépôt d’un
sujet de thèse dans le cadre de notre établissement ENSA M – Ecole Doctorale 355).

Enseignants

  • Jean-Lucien Bonillo
  • Alexandre de la Foye
  • Muriel Girard
  • Stéphane Hanrot
 

Coefficient

4

Caractère

obligatoire

Compensable

oui

Session de rattrapage

oui