Portrait • Alexis Normand : Un nouveau challenge pour ce Lauréat… son PFE !

En seulement deux ans, Alexis Normand s’est distingué en obtenant en licence le Prix Étudiant du Prix Régional de la Construction Bois, ainsi que le 3ème prix du prestigieux concours « Construire en pierre structurelle » en mai 2025. Son prochain défi : réussir son Projet de Fin d’Études (PFE) ! Portrait d’un étudiant au parcours inspirant et de ses ambitions pour l’avenir.

Originaire de Laval, une ville de l’ouest de la France, Alexis Normand a fait le grand saut vers la vie universitaire en intégrant une licence en architecture, après avoir obtenu un baccalauréat scientifique avec spécialités en mathématiques, physique et biologie. Lorsqu’on l’interroge sur son choix, il n’hésite pas un seul instant avant de répondre : « Pourquoi l’architecture ? J’ai toujours adoré la création, les arts plastiques, la photo mais aussi les matières scientifiques… Je me suis demandé qu’est ce qui pouvait combiner les deux ? J’avais alors candidaté dans des écoles d’ingénieurs mais également dans des écoles d’architecture, dont je trouvais le cursus plus artistique.

Bien qu’il ait été admis dans des écoles d’ingénieurs et d’architecture à Toulouse et Nantes, son expérience de lycée en Uruguay lui a permis d’être ouvert à de nouvelles opportunités. Marseille a émergé comme une destination de choix, attirante par son cosmopolitisme et son côté presque exotique. « Je ne connaissais pas ce côté de la France. J’étais curieux ». Ravi de cette décision, il déclare ne jamais avoir regretté son choix. « Je logeais au CROUS, à Luminy, au milieu des pins… c’était idyllique ! ». Depuis l’installation de l’école au cœur de la cité Phocéenne, il a déménagé dans le quartier de la Joliette. Lorsqu’on évoque avec lui le rythme soutenu des études, les « charrettes », il précise : « En fait comme j’avais un rythme déjà constant au lycée, les études en architecture, cela a été une suite logique. Ce qui a été dur par contre c’était la temporalité différente, plus du tout scolaire au sens strict du terme, différente, avec des rendus réguliers. Mais à partir du moment où l’on comprend les exigences et qu’on arrive à trouver son propre rythme, on arrive à trouver un certain plaisir. Mais ça demande de la rigueur et beaucoup de travail ». Il continue : « Je ne connaissais pas vraiment l’archi mais j’étais ouvert sur la culture. J’avais en arrivant à l’école ma curiosité et mon amour du dessin. J’ai été comblé. Ce que j’aime dans le dessin, je le retrouve via l’ordi. Et j’adore croquer, c’est toujours présent ».

Un Erasmus madrilène

En 3ème année, Alexis part pour un semestre en Erasmus, à Madrid CEU San Pablo. Une expérience enrichissante. « Ça m’a permis de voir qu’on enseignait l’architecture différemment. C’était une faculté privée, très portée sur l’aspect technique et très dessin. Très différente de l’ensa•m. Là-bas le calendrier hebdomadaire était différent, plus scolaire et se rapprochait plus d’un calendrier de lycée. On voyait les profs par tranches de 2 heures ». Il garde un excellent souvenir de cette expérience. « Ce semestre m’a beaucoup apporté. Je me suis fait des amis qui sont devenus ingénieurs et avec lesquels je suis toujours en contact ». De retour à Marseille, il se retrouve confronté à une situation inattendue : une grève au sein des écoles nationales supérieures d’architecture, qui s’intensifie et mobilise les étudiants. Pendant ce semestre crucial, dédié à la rédaction de son mémoire, il ressent l’importance de faire entendre sa voix et celle de ses camarades. Ce mouvement étudiant devient une période d’intense réflexion sur son rôle en tant que futur architecte.

 

Le 3ème prix du concours « Construire en pierre structurelle »

 

Alexis aime les challenges. En licence, il avait participé et reçu le prix Fibois étudiant pour son projet de « Maisons à Montredon ». Lorsqu’on le questionne sur ses motivations, il répond « C’est une belle manière de répondre à un exercice différent de celui de l’école. Être face à un jury extérieur est un challenge. Et en même temps ça permet de valoriser tout ce qu’on a appris à l’école et ce sont des sujets intéressants à porter pour l’avenir en tant que futur architecte… Le bois, la pierre»

Il tente donc le concours « Construire en Pierre Structurelle », porté par l’ensa Paris-Val de Seine. « Je candidate pendant l’inter semestre, c’est l’occasion de ne pas perdre la main, je n’avais pas de stage de prévu. Pourquoi ce concours ? Une gageure… Parce que c’était national et j’ai des enseignants qui parlent beaucoup de matérialité, de la pierre pour toutes ses vertus. J’avais eu l’occasion de visiter les carrières de Provence… »

Il élabore un projet pour Fontvielle qu’il soumet au concours, en s’appuyant sur son travail à l’école. Sa détermination porte ses fruits : il est sélectionné parmi les dix finalistes et se rend à Paris pour présenter son projet devant un jury composé de 11 spécialistes.

Le moment tant attendu arrive : il se retrouve face à un jury attentif, dans une salle où se mêlent l’excitation et l’anxiété. « J’avais spécialement le trac car je passais en avant-dernière position. Le stress est monté. Ça a commencé à 13h et je suis passé à 17h… ». Les dix minutes de présentation s’enchaînent avec des questions qui provoquent chez lui des réflexions profondes sur ses choix et ses idées. Après une longue délibération, il attend avec impatience les résultats, sans jamais se croire assuré de la victoire. « A aucun moment, je ne me suis dit que je gagnerai quoi ce que soit. Un de mes amis de l’ensa grenoble, a gagné 1er prix. J’ai remporté le 3ème prix : 1.000 euros et un beau livre: un livre dessiné par les élèves de Fernand Pouillon « Ordonnances » et un trophée en pierre ».

Cette expérience lui a permis de relativiser son stress par rapport à la soutenance de mon PFE. Encadré par François Brugel et Ivry Serre, il travaille sur la question de l’ordinaire avec la requalification d’un noyau villageois à Marseille, le quartier du Cabot.

Après le PFE, il gagnera Nantes pour un stage de 6 mois. Il envisage ensuite de travailler en agence un moment avant de poursuivre son HMONP. « Plus tard, j’aimerai ouvrir mon agence avec des amis et pourquoi pas… enseigner ?… Durant mes études, j’ai été moniteur en projet avec Grégoire Lafarge sur la question de la représentation et j’avais vraiment aimé l’exercice, le fait de transmettre ».

Le parcours d’Alexis Normand témoigne non seulement de son engagement envers l’architecture, mais aussi d’une curiosité insatiable et d’une volonté de participer à des défis qui façonnent son avenir « Les études d’architecture sont des études d’architecture, non pas d’architecte. Elles nous ouvrent à toutes les questions que posent l’architecture. Elles m’ont permis de développer une approche sensible du territoire, du construit. D’explorer toutes sortes de sensibilités pour parler et envisager l’architecture »

En naviguant entre tradition et modernité, entre le provincial et le cosmopolite, Alexis Normand est bien parti pour devenir un acteur engagé et visionnaire dans le domaine de l’architecture.