Conférence • Dilton de Almeida « Sous la lune, dans les entrepôts abandonnés, les enfants dorment » : Les Capitaines des sables et les réformes urbaines à Salvador au début du XXe siècle »

La conférence s’inscrit dans le cadre des journées d’étude « La Ville, le jeu, l’enfant : expériences benjaminiennes » et établit un dialogue entre l’œuvre de Walter Benjamin, en particulier « Enfance berlinoise vers 1900 », et le roman « Les Capitaines des sables » de Jorge Amado. Elle se concentre principalement sur le roman d’Amado, qui constitue une cartographie poétique et critique de Salvador et de ses transformations urbaines au début du XXe siècle.

Dans « Les Capitaines des sables », la ville devient un territoire narratif où l’enfance marginalisée met en lumière les effets des réformes urbaines et des inégalités sociales. Le récit, vu comme une « histoire à rebrousse-poil », évoque comment les enfants, en tant que « capitaines », habitent des espaces en ruines et des ports, transformant ces lieux en palimpsestes de résistance face à une modernité excluante. Le concept de chronotopie est alors utilisé pour explorer les liens entre le temps, l’espace et l’expérience collective, révélant la coexistence de la brutalité et de la beauté dans la vie des enfants orphelins.

La conférence est animée par Dilton de Almeida, professeur à l’Université Fédérale de Bahia et spécialiste en urbanisme, dont les recherches portent sur les intersections entre urbanisme, histoire et littérature. La présentation est réalisée en portugais, avec une traduction consécutive fournie par Eduardo Jorge de Oliveira.

L’événement souligne ainsi comment les récits littéraires peuvent illustrer les réalités urbaines et les luttes des individus face aux transformations sociales et environnementales.