Soutenance de thèse de Zineb Ait Bouali
Thèse de doctorat en architecture — Laboratoire Project[s], ENSA•Marseille
Mercredi 11 décembre 2019, 14h, Amphithéâtre Puget, ENSA•Marseille
Titre : « Impact de la densification pavillonnaire sur les consommations énergétiques de chauffage des ménages » / Title : “Impact of the suburban house densification on the reduction of energy consumptions”
École doctorale 355 : Espaces, cultures, sociétés — Aix-Marseille Université
Sur le site de l’école doctorale
Composition du jury :
Directeur de thèse : René BORRUEY, Professeur, HDR, INAMA, ENSA•Marseille ;
Directeur de thèse (jusqu’en septembre 2017) : Stéphane HANROT, Professeur, HDR, Project[s], ENSA•Marseille (†) ;
Co-directeur de thèse : Mohamed BELMAAZIZ, Professeur, Project[s], ENSA•Marseille ;
Rapporteur : Hassan AIT HADDOU, Maître de conférences, HDR, LIFAM, ENSA-Montpellier ;
Rapporteur : Daniel SIRET , Chercheur, HDR, UMR AAU CNRS/Centrale-Nantes-MC, ENSA-Nantes ;
Examinatrice : Nora ABID, Enseignante-chercheuse, Polytech-Marseille, UMR IUSTI 7343 CNRS/AMU ;
Examinateur : François GUENA, Professeur, HDR, UMR MAP 3495 CNRS/MC équipe maacc, ENSA-Paris-la-Villette.
Résumé / Summary :
L’habitat pavillonnaire est désormais présent depuis les années soixante-dix, et s’impose de plus en plus comme la forme urbaine la plus attrayante pour les Français. Cette préférence est souvent relevée à partir des données INSEE faisant état de la progression de la part de la construction de logements individuels dans le parc immobilier, ou au travers d’enquêtes auprès des personnes. Aujourd’hui, on compte plus de 79 % de la population qui souhaiterait vivre en maison individuelle et en rapport avec la nature (Damon, 2017). En revanche, ces maisons, telles qu’elles se développent actuellement en France, sur les couronnes lointaines, font souvent l’objet de critiques en raison des modes de vie et des coûts en matière d’aménagement du territoire qu’elles engendrent mais aussi en termes de grignotage d’espace agricole/naturel et de surconsommations énergétiques, créant ainsi un déséquilibre environnemental, social et économique.
Suite à ce constat, de nouvelles pratiques et réflexions ont émergé dans les débats publics et scientifiques invitant à repenser les espaces périurbains globalement et l’habitat pavillonnaire plus précisément, non seulement comme un tissu complexe et diversifié, mais également, comme un potentiel foncier sous-exploité. De plus, depuis l’apparition de la loi SRU (loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbains) en 2000, puis récemment encore la loi ALUR (loi pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) en 2014, « refaire la ville sur la ville » est devenu l’un des mots d’ordre de l’aménagement urbain susceptible de concilier maîtrise de l’étalement urbain et appétence des français pour la maison individuelle (Touati, 2015).
Dans le cadre de cette recherche, je me suis interrogée sur les leviers permettant d’une part de réduire les consommations d’énergie domestique dans les tissus pavillonnaires et d’autre part de limiter l’étalement urbain. A ce titre, la densification des tissus pavillonnaires parait comme une alternative clé afin de pallier à ces deux phénomènes. Pour mener à bien ce travail, j’ai proposé une méthode qui consiste à croiser une approche intensive centrée sur un petit nombre de cas (lotissement La Clairnande composé de 12 maisons pavillonnaires) avec une approche extensive basée sur une échelle plus large, en l’occurrence celle de la métropole Aix Marseille Provence. La première approche consiste d’abord à proposer et analyser deux stratégies de renouvellement périurbain à savoir: la densification et la démolition/reconstruction, à travers cinq scénarios. Les bilans énergétiques de ces scénarios seront ensuite estimés à l’aide d’un outil de calcul que nous appelons « 3CL-DPE améliorée », afin de comparer la part des apports solaires engendrés par chaque scénario. La seconde échelle qui est celle de la métropole a non seulement pour but d’identifier le gisement potentiel à la densification selon des critères définis au préalable, mais aussi de vérifier dans quelle mesure les résultats obtenus à la petite échelle pourraient être extrapolés sur un large territoire.
The suburban habitat is now present since the seventies of the previous century, and is becoming the most attractive urban form for the French people. This preference is noted through the INSEE data showing progress in the share of individual housing construction in the housing stock or through individual surveys. Today, more than 79% of the population would prefer living in detached houses and in relation to nature (Damon, 2017). On the other hand, these houses as they are currently developing in France on cities’ outskirts, are often the object of criticism because of their lifestyles and their heavy bill in terms of the spatial planning they generate and also in terms of nibbling the agricultural/ natural space and their energy overconsumption, thus creating an environmental, social and economic imbalance.
Following this observation, new practices and reflections emerged in the public and scientific debates inviting to rethink the peri-urban spaces globally and the suburban housing particularly, not only as a complex and diversified fabric, but also as an underexploited real-estate potential. Moreover, since the creation of the “SRU Law” (Law on Solidarity and Urban Renewal) in 2000, and recently the “ALUR Law” (Law for Access to Housing and Renovated Urban Planning) in 2014, “redo the city on the city” has become one of the slogans of urban planning likely to reconcile control of the urban sprawl and the appetite of the French people for the individual house (Touati, 2015).
As part of this research, I asked myself about the levers allowing on one hand to reduce domestic energy consumption in residential areas and on the other hand to limit urban sprawl. thus, the densification of suburban fabrics seems to be a key alternative to overcome these two phenomena. To carry out this work, I proposed a method which consists in crossing an intensive approach centered on a small number of cases (subdivision “La Clairnande” including 12 pavilion houses) with an extensive approach based on a larger scale, in the city of “Aix Marseille Provence”. The first approach consists in proposing and analyzing two peri-urban renewal strategies: densification and demolition/ reconstruction, through five scenarios. The energy budgets of these scenarios will then be estimated using a computation tool that we call “enhanced 3CL-DPE”, in order to compare the share of solar contributions generated by each scenario. The second scale, which is that of the metropolis, is not only intended to identify the densification potential according to pre-defined criteria, but also to verify to which extent the results obtained on a small scale could be extrapolated over a wide area. territory.
Mots-clés / Keywords
Densification pavillonnaire, étalement urbain, consommations énergétiques.
Suburban house densification,urban sprawl,energy restoration,