Salima Naji • “Architectures du bien commun, éthique pour une préservation”

Le 19 mai 2022, Salima Naji donnait une conférence à l’ensa•m devant les communautés de l’école. Découverte ou (re)découverte de son riche parcours professionnel.

Les espaces oasiens du fait de leur dimension hautement symbolique constituent des lieux de réflexion sur l’héritage, le présent et le futur des sociétés humaines. Ils attestent de la capacité des hommes à constituer un environnement viable et vivable durant des siècles malgré les contraintes climatiques extrêmes. Agriculture et construction y sont étroitement liées autour de la pierre, de la terre, du palmier. Ils sont donc une source d’inspiration pour réfléchir à la durabilité des constructions contemporaines.

Défendre une architecture du bien commun signifie interroger l’objet architectural en privilégiant les conditions sociales de son édification, l’usage, l’attachement aux lieux ou encore les pratiques spatiales qui lui sont spécifiques. À ce titre, les communautés marocaines représentent une source de réflexion sur la durabilité des constructions contemporaines qui peuvent nourrir d’autres territoires en partageant bien des caractéristiques.

En s’appuyant sur de multiples expériences de chantier menées au Maroc, cette conférence montrera qu’il est possible de dépasser la pure esthétique de l’héritage, qui oppose tradition et modernité de façon stérile, afin d’interroger plutôt son capital de résilience.

Salima Naji

Architecte DPLG (École nationale supérieure d’architecture de Paris-La-Villette) et docteure en anthropologie sociale (École des hautes études en sciences sociales à Paris), Salima Naji fonde son agence au Maroc en 2004 afin de proposer une alternative constructive privilégiant les technologies des matériaux premiers et biosourcés dans une démarche d’innovation respectueuse de l’environnement. Sa pratique est doublée d’une activité scientifique dans des programmes de recherche-action internationaux qui interrogent la durabilité et la relation profonde entre les sociétés et leur environnement. Membre de l’équipe scientifique du Musée des arts berbères, Fondation Jardin Majorelle Yves Saint-Laurent-Pierre Bergé, elle a publié presqu’une dizaine d’ouvrages d’architecture.

  • 2004 Prix « Jeunes architectes » de la Fondation EDF/Fondation de France
  • 2007 Takrim de l’Ordre des architectes du Maroc
  • 2011 Prix Holcim du Développement Durable, Afrique-Moyen-Orient
  • 2013 shortlist de l’Aga Khan Award for Architecture « Preservation of Sacred and Collective Oasis Sites »
  • 2017 Chevalier des Arts et des Lettres

Photographie d’illustration : Grenier de Adkhss Mehdi Benssid © 2019 GHF.