Face à la contrainte sur les ressources, croissance verte ou low-tech

Visio-conférences hebdomadaires
Métamorphoser l’acte de construire #12 — 15 décembre

Tous les mardis, du 29 septembre au 15 décembre de 19h à 20h
Zoom, YouTube et Facebook

Revoir les vidéos des conférences passées.

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Le Manifeste pour une Frugalité heureuse et créative dans l’architecture et l’aménagement des territoires urbains et ruraux a été lancé, en janvier 2018, par Alain Bornarel (ingénieur), Dominique Gauzin-Müller (architecte et auteure) et Philippe Madec (architecte et urbaniste). Depuis, les signatures ne cessent d’affluer et dépassent, en septembre 2020, le seuil remarquable des 10 000.
Il organise du 29 septembre au 15 décembre un cycle de visioconférences hebdomadaires, tous les mardis de 19h à 21h à suivre en direct sur Zoom.

Après deux rencontres nationales à 2019 dans le Nord et en Bretagne, une troisième rencontre physique devait avoir lieu à Paris, cet automne, mais la situation sanitaire a imposé une autre formule numérique. Avec la participation de Julien Choppin, Marine Jacques-Leflaive, Emmanuel Pezres, Marie & Keith Zawistowski, Sophie Ricard, Dominique Gauzin-Muller, Thierry Paquot, Agnès Sourisseau, Bernard-Louis Blanc, Alain Bornarel, Philippe Madec, Gilles Clément et Philippe Bihouix.


Mardi 15 décembre, 12ème séance : Face à la contrainte sur les ressources, croissance verte ou low-tech par Philippe Bihouix, Ingénieur et directeur général adjoint d’AREP

Les technologies « vertes » seraient sur le point de transformer nos sociétés, et de sauver la planète (et la croissance) grâce à une nouvelle révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, du numérique, des réseaux intelligents, de l’économie circulaire, des smart cities, des voitures autonomes… Mais ces innovations sont consommatrices de ressources minières limitées, souvent plus rares ; et l’efficacité de ces « solutions » est souvent annihilée par l’effet rebond et une consommation accrue. Et s’il fallait explorer une autre voie, celle de technologies sobres, agiles et résilientes, d’une autre innovation, à toutes les échelles ?

Philippe Bihouix a travaillé comme ingénieur-conseil ou dirigeant dans différents secteurs industriels, en particulier les transports et la construction, avant de rejoindre le groupe AREP, agence d’architecture interdisciplinaire et filiale de SNCF Gares & Connexions, comme directeur général adjoint. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la question des ressources non renouvelables et des enjeux technologiques associés, en particulier L’âge des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable (Seuil, 2014) et Le bonheur était pour demain. Les rêveries d’un ingénieur solitaire (Seuil, 2019).

 

 

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Mardi 8 décembre, 11ème séance : Changer de peau par Gilles Clément, paysagiste-jardinier et écrivain

Il se pourrait qu’un appartement ou une maison ne soit qu’une exuvie, un squelette externe que l’on abandonne pour batifoler et que l’on réintègre lorsqu’il faut se poser. Les conditions de fabrication et d’occupation de cet abri changent en fonction des saisons et des zones climatiques. Si l’on considère les impératifs du climat comme des éléments déterminants du mode de vie, il nous faut un habitat capable de se transformer en fonction des aléas biologiques. Une façon de changer de peau, sans avoir à détruire et reconstruire de lourdes architectures non recyclables. Sans doute faut-il aussi envisager la forme de la construction à la dernière minute, sur le terrain et non sur une planche à dessin ou sur un écran.

« Il nous faut un habitat capable de se transformer en fonction des aléas biologiques : une façon de changer de peau. »

Paysagiste-jardinier, Gilles Clément forge, de voyages en jardins et d’expositions en livres, les concepts de « jardin planétaire », « jardin en mouvement » et « tiers-paysage ». Il conçoit notamment le parc André-Citroën (Paris), le jardin des Méditerranées (Rayol), l’île Derborescence (Lille), le jardin du musée du Quai Branly (Paris) et trois jardins sur l’ancienne base sous-marine de Saint-Nazaire. Parmi ses nombreux ouvrages, signalons un roman d’anticipation, Le Grand B.A.L. (Actes Sud, 2018).

 

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Mardi 1er décembre, 10ème séance : Bio-inspirée bioclimatique, la métamorphose par Alain Bornarel et Philippe Madec (Ingénieur (Tribu), co-fondateur de l’Iceb et co-auteur du manifeste de la Frugalité heureuse et créative & Architecte-urbaniste (Atelier Philippe Madec) et co-auteur du manifeste de la Frugalité heureuse et créative)

Le changement climatique, la perte de biodiversité et la finitude des ressources ont déjà sérieusement bousculé la vieille bioclimatique des années 60. Profitant de ce que les préoccupations d’été grignotent celles d’hiver, l’air a déjà pris sa place, aux côtés du soleil. Et demain, ce sera le tour du végétal. La métamorphose de la bioclimatique est déjà bien engagée. Les éléments de la nature sont déjà dans le projet, non pas comme contrefaçon, mais comme source d’inspiration qui l’enrichit du point de vue de sa structure, de sa forme et de son environnement.

Alain Bornarel Ingénieur centralien, cofondateur et animateur du bureau d’études TRIBU, membre fondateur de l’ICEB, co-initiateur du Manifeste, Alain Bornarel rencontre Philippe Madec au début des années 2000. Depuis, ils n’ont cessé d’explorer, ensemble, de pas de côté en pas de côté, les chemins de l’innovation, de la ventilation naturelle à la frugalité.

Philippe Madec Architecte urbaniste (apm & associés), professeur, co-initiateur du Manifeste, Global award for Sustainable architecture 2012. Fort de la rencontre avec Alain Bornarel, il s’attache à intégrer à toutes les échelles du projet architectural, urbain et de territoire, les leçons de la nature au rang desquelles la Frugalité, la nature n’utilise que l’énergie dont elle a besoin.

Philippe Madec qui interviendra le mardi 1er décembre nous avait fait l’honneur de donner une conférence sur ce même thème de la frugalité le 03 mars dernier. Revoir la conférence.

 

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Mardi 24 novembre, 9ème séance : Vers un urbanisme des lieux et des liens fertiles par Bernard Blanc (Ancien directeur d’un OPHLM, adjoint à l’urbanisme résilient de Bordeaux)

Les territoires métropolitains sont sous dépendance des « revendeurs de CAME » (Compétitivité Attractivité Métropolisation Excellence) selon l’expression d’Olivier Boulba Olga. L’espace métropolitain, tant matériel qu’idéel, est la dernière frontière du capitalisme tardif. L’urbanisme de marché ouvre un espace béant aux investisseurs, dont on connaît le peu de conscience écologique. Comment, après 20 ans de cette pensée en acte sur le territoire bordelais, refonder une politique urbaine régénératrice ?

Pendant 27 ans, Bernard Blanc a officié dans la direction de structures publiques d’aménagement de maîtrise d’ouvrage et de gestion immobilière, où il met en œuvre un modèle entrepreneurial écologique en substitution au modèle industriel dominant. Depuis 2020, il est adjoint à l’urbanisme résilient de la ville de Bordeaux et vice-président de la métropole en charge des stratégies urbaines. Il est l’auteur d’Ensemble à l’ouvrage. Quand coopérer fait habiter (Muséo, 2017) et d’Habiter les lieux. De la RSE à la transition (Muséo, 2017).

 

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Mardi 17 novembre, 8ème séance : Pour de nouvelles solidarités villes-campagnes par Agnès Sourisseau (Paysagiste et agricultrice)

L’expérience concrète menée sur le site des Monts Gardés, un ancien délaissé ferroviaire situé à l’articulation de l’hyper-urbain et du monde rural sur la commune de Claye-Souilly en Seine et Marne, rend compte des convergences possibles entre projet d’aménagement, approche scientifique, restauration écologique et pratique agricole. Que nous apprend cette expérience des nouvelles solidarités possibles entre villes et campagnes ? La réconciliation des fonctions sensibles, esthétiques, écologiques et nourricières d’un paysage peut-elle se ré-envisager ici, à l’aune des enjeux écologiques et sociaux contemporains ?

 

Passée par les écoles d’Estienne et Duperré, formée en horticulture à l’école Dubreuil et diplômée de l’ENS du Paysage de Versailles, Agnès Sourisseau s’est finalement spécialisée dans la restauration des milieux dégradés ruraux et urbains, en utilisant le génie-écologique. Depuis plus de 15 ans, elle développe un projet de recherche et développement en agroforesterie au lieu-dit les Monts-Gardés. Sur cette parcelle agricole de 35 ha, elle observe les capacités de régénération des milieux par les pratiques agro-écologiques et notamment par l’agroforesterie. Pratique qu’elle promeut via l’association Agrof’île (Agroforesterie et sols vivants en Île-de-France) qu’elle dirige aux côtés d’agronomes, géographes, agriculteurs dans le but d’accompagner la transition agro-écologique du paysage agricole

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Mardi 10 novembre, 7ème séance : Ménager nos territoires par Thierry Paquot (Philosophe et essayiste)

Au productivisme, qui aménage les territoires et, à dire vrai, les déménage, la frugalité heureuse et créative les ménage, c’est-à-dire en prend soin. Le ménagement territorial s’avère attentionné vis-à-vis des gens, de lieux, des choses, c’est dire s’il se préoccupe de toujours harmoniser temporalités et territorialités des activités de chacun, afin que son autonomie soit toujours assurée. Il s’agit d’une autre manière d’habiter les lieux, qui en retour nous habitent aussi. Le biorégionalisme apparait alors comme le nouvel horizon de notre géographie affective, soucieuse du vivant et des humains, du relief et du climat, des fleuves et des forêts, de la réconciliation des villes et des campagnes, etc. Cette exploration de quelques thèmes majeurs (habiter, topophilie, amitié du vivant et de l’humain, etc.) participe à une écologie existentielle qui peine à éclore.

 

Philosophe, Thierry Paquot s’intéresse aux utopies et autres alternatives émancipatrices, aux modalités de l’urbanisation planétaire, aux rythmes et temporalités de notre existence et à la philosophie de l’écologie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Désastres urbains. Les villes meurent aussi (La découverte, 2019), Mesure et démesure des villes (CNRS, 2020), Demeure terrestre. Enquête vagabonde sur l’habiter (Terre Urbaine, 2020).

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Mardi 03 novembre, 6ème séance : Vers un nouveau vernaculaire : Terre, pierre, bois, paille & Cie par Dominique Gauzin-Müller (Admiratrice d’architecture, enseignante, coordinatrice du TERRA et du FIBRA Award, co-autrice du manifeste de la Frugalité heureuse et créative)

Construits avec des ressources locales peu transformées, les bâtiments frugaux ont un impact léger pour la planète et positif pour leurs usagers et le territoire qui les accueille. Ils puisent leur essence dans l’architecture vernaculaire : implantation préservant sol et biodiversité, principes bioclimatiques et valorisation des matériaux et des cultures constructives de la région. Terre, pierre, bois, paille, chanvre… la matière en grains ou en fibres, disponible sous nos pieds ou à portée de nos mains, n’a pas fini de nous étonner.

Admiratrice d’architecture, Dominique Gauzin-Müller œuvre depuis de nombreuses années pour la promotion des matériaux éco-locaux à travers ses enseignements, ses expositions et une vingtaine d’ouvrages. Professeure honoraire de la chaire Unesco/CRAterre et membre de la Compagnie des négawatts, elle a coordonné les TERRA et FIBRA Awards, et co-rédigé le Manifeste pour une frugalité heureuse et créative.

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Mardi 27 octobre, 5ème séance : La permanence pour un urbanisme vivrier par Sophie Ricard (Architecte et coordinatrice de la Preuve par 7)

La permanence architecturale et urbaine est dorénavant un levier « clé » clairement identifié pour accompagner les collectivités et autres commanditaires. Elle permet à l’architecte, à l’urbaniste et au paysagiste de ne plus être de simples maillons techniques au bout de la chaine de fabrication d’un territoire, mais de devenir force de proposition, révélant et intégrant les compétences d’un territoire dans l’acte de construire. Il faut nous emparer des disparités et diversités de nos territoires afin de répondre le plus justement possible à leurs besoins, dans une approche systémique et résiliente de la commande. Halte à l’uniformisation et à la programmation hors-sol ! Il nous faut recontextualiser la commande afin qu’elle serve un territoire tout entier. Emparons-nous de la commande et travaillons main dans la main avec les maîtrises d’ouvrages et les décideurs !

Architecte, Sophie Ricard a développé la pratique de la permanence architecturale auprès de Patrick Bouchain. Pendant trois ans, elle vit et travaille à Boulogne-sur-Mer dans la petite cité de promotion familiale dont elle coordonne la rénovation avec la participation active de ses habitant·e·s. Elle mène ensuite une Université foraine à Rennes, telle une « étude de faisabilité en actes » qui aboutit à créer le projet pour l’Hôtel Pasteur, tiers-lieu d’un nouveau genre. Aujourd’hui, elle confronte la permanence architecturale au dispositif institutionnel ANRU II à Saint-Brieux et coordonne la « Preuve par 7 », porté par Notre Atelier Commun et Plateau Urbain et soutenu par le ministère de la Cohésion des territoires, le ministère de la Culture et la fondation de France.

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Mardi 20 octobre, 4ème séance : Construire pour apprendre ou apprendre à construire par Marie et Keith Zawistowski (ENSA-Grenoble)

« Le design build est un apprentissage expérientiel indispensable pour une architecture intrinsèquement écologique. »

Construire de ses propres mains ce qu’on a soi-même conçu, c’est développer une conscience physique et psychique de notre impact sur le monde et du potentiel de chaque être humain. Lorsqu’on manipule des matériaux de construction, il est impossible de faire abstraction de leur qualité, durabilité, ou toxicité pour l’environnement et notre santé. Lorsqu’on prend part à l’organisation logistique d’un chantier, on ne peut ignorer la mobilisation des ressources nécessaire et induite dans la configuration/conception même d’un projet. Lorsqu’on est physiquement présent sur site, on ne peut que mieux s’imprégner et comprendre l’environnement naturel et culturel dans lequel on construit. C’est là tout le sens de la pédagogie design build : apprentissage expérientiel indispensable pour une architecture intrinsèquement écologique.

onSITE est né de l’idée que toute œuvre d’architecture durable, intemporelle et significative émerge d’une compréhension intime de la culture et du territoire dans lesquels elle s’inscrit. Dans leur pratique d’architectes comme dans leur pratique d’enseignants, Marie et Keith Zawistowski cherchent à réunir l’art de concevoir et celui de bâtir pour cultiver une architecture sensible dʼun point de vue économique, environnemental et culturel. En 2008, dix ans après leur expérience auprès de Sambo Mockbee au Rural Studio, ils créent le designbuildLAB, expérimentation pédagogique américaine qu’ils développent aujourd’hui au sein de l’ENSA Grenoble et de l’équipe de recherche LabEx AE&CC (Architecture Environnement et Cultures Constructives) qu’ils ont rejoints en 2015.

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Mardi 13 octobre, 3ème séance : Vers une conception écosystémique avec Emmanuel Pezrès (Ville de Rosny s/s Bois)

En tant que service public, une maîtrise d’œuvre interne doit avant tout préserver et améliorer le bien commun qu’est notre écosystème physique et social, aujourd’hui largement dégradé. Néanmoins, force est de constater que l’acte de construire fait aujourd’hui partie des principaux prédateurs de cet écosystème. Même en bois, en terre crue ou en paille, au premier ordinateur allumé, à la première tronçonneuse mise en route, au premier véhicule démarré, nous puisons de façons irrémédiable dans des ressources finies.

Par ailleurs, construire une école c’est générer un lieu où s’élabore notre avenir. C’est ce qui nous motive à imaginer des bâtiments qui détruisent le moins possible le peu de ressources qui nous restent à partager sur terre, tout en créant une architecture de liens. En effet, l’école est d’abord un lieu de construction de la relation : relations au monde, à autrui, à l’écoresponsabilité, à la poésie, à la créativité… En assumant la décroissance, en laissant place à l’expérimentation et en plaçant la pédagogie au cœur du projet d’architecture, notre ambition est de faire de ces écoles un socle régénérateur de notre écosystème.

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Mardi 06 octobre, deuxième séance : Architecture éco-dynamique en milieu vinicole avec Marine Jacques-Leflaive (Atelier Zéro CArbone Architectes) :

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mardi 29 septembre, première séance : « L’espoir paysan » avec Julien Choppin,  architecte (Encore Heureux) et paysan-boulanger en devenir.

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