Karim BASBOUS : l’architecture sans gravité

Sept
20
2016
18h45
Conf

Conférence de Karim Basbous à l’ENSA-Marseille, invité par le département Master La Fabrique

Karim Basbous est architecte DPLG, docteur de l’EHESS de Paris, enseignant chercheur à l’ENSA de Paris-Val de Seine (rattaché au laboratoire Evcau), et à l’Ecole polytechnique. Il est l’auteur de Avant l’œuvre, essai sur l’invention architecturale, paru en 2005 aux éditions de l’imprimeur, et de plusieurs articles dans la revue Le Visiteur dont il est rédacteur en chef depuis 2007, mais aussi dans plusieurs revues universitaires dont Faces, Les Cahiers de l’Ecole de Blois (« Le regard hors les murs »), New Geographies, Albertiana ainsi que des mensuels comme Le Monde Diplomatique  (« Bâtir ou briller ? »). Le quotidien Libération a publié en 2015 un entretien avec Julien Gester sur l’œuvre de Le Corbusier. Karim Basbous est par ailleurs chargé des affaires culturelles de la Société française des architectes. Il a siégé au sein de la commission « Arts et bibliophilie » du Centre national du livre dont il demeure rapporteur pour des livres d’architecture. Il a été fait chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

 “L’architecture sans gravité”

Qu’est-ce qui motive le geste architectural ? Est-ce le souci de plaire, ou la construction d’un savoir ?
Ce savoir vieux de 5000 ans mêle les dimensions du plaisir, de l’utile et du symbolique comme nul autre art. D’où vient-il, de quelle manière se rend-il lisible et comment se maintient-il face aux impératifs du spectacle que lui impose le marché ? La gravité, entendue dans les deux sens du terme, en est le principe originel, le fil conducteur et le pourvoyeur de sens. L’une comme l’autre ont à voir avec l’art de se tenir. Vouloir s’en défaire coûte que coûte a tout d’un parricide dont il importe de comprendre les motivations, les enjeux et les conséquences. 

Le travail sur « les poids et les mesures » a donné lieu à un langage universel, une science du plan et de la coupe et une manière d’être des bâtiments qui enveloppe nos usages d’une façon à la fois évidente et inattendue. C’est en cultivant cette grammaire des formes que le projet architectural a su mesurer sa liberté et développer une intelligence qui lui est propre.

La liberté dont il est question ici n’est pas l’errance dans la pléthore des possibilités, mais l’affermissement du geste, l’économie des figures et la plus juste utilisation des ressources formelles et matérielles. S’affranchir de la mode est donc une condition première pour être en mesure de répondre aux urgences sociales et écologiques de notre temps. Mais comment ?

Affiche conf. Karim Basbous 20-09-16