appel à communications•SÉMINAIRE DE PRINTEMPS DU DREAM, LE 14-15 AVRIL 2023, ENSA•M

SÉMINAIRE DE PRINTEMPS DU DREAM, LE 14-15 AVRIL 2023, ENSA•M

DÉ-NOTER.

Mise en crise de la notation architecturale : Entre dialogue et collisions, que permettent les pratiques représentatives divergentes de l’architecture ?

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Le présent appel vise à l’organisation d’un séminaire d’une journée et demi, au sein de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille. Porté par le DREAM (Département de la Recherche doctorale de l’École d’Architecture de Marseille) et en collaboration avec le laboratoire Project[s] de l’ENSA-M, ce séminaire initialement orienté vers le public doctorant, est ouvert et désireux de toute contribution extérieure. Une douzaine d’interventions sont attendues, qui feront l’objet d’une publication – dont le format de restitution est en cours de réflexion.

Nous accueillerons Marc Leschelier, architecte et enseignant, pour une conférence sur sa pratique explorant de nouveaux vocabulaires architecturaux.
Il défend la possibilité d’une pratique architecturale radicalement indépendante et insiste sur l’importance de concevoir l’Architecture dans un espace-temps désynchronisé des contingences réelles. En développant la notion de préarchitecture – un état intermédiaire où l’architecture est matériellement inachevée et a priori sans fonction. La préarchitecture est le moment où l’architecture n’est pas encore une discipline mais une pratique constructive, mettant en action un ensemble de relations physiques, plastiques et territoriales. Ses projets architecturaux, réalisés essentiellement échelle 1, tendent à la construction d’un vocabulaire architectural qui exclut le dessin, réduit au maximum la préfabrication et ne détermine jamais la forme, ni l’usage. Ainsi, ces admirables monuments qui n’ont aucune utilité, pour paraphraser Georges Bataille qu’il cite lui-même, explorent la possibilité d’une formation spontanée de l’architecture à travers des procédés inspirés de l’écriture automatique. Son travail cherche à induire de nouvelles pratiques architecturales et rouvrir des espaces de liberté.

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Notation, n.f., action de représenter par des signes convenus. Système de représentation au moyen de signes graphiques.

L’architecture se projette (historiquement) au travers d’un ensemble de symboles, que l’on nomme notation architecturale (Gaff, 2007). Ces symboles caractérisent les éléments du projet à réaliser, ils les caractérisent autant dans tout autre projet, ils font système. À ce titre, l’architecture participe d’un art allographique, soit d’un système fonctionnant de manière purement notationnelle, telle une partition (Goodman, 1968). Cependant, dans l’élan du « projeter », des formes d’expression dite libre s’ajoutent à la narration (croquis, perspective, collage, maquette, … ). La distance contenue dans cette liberté pourrait laisser apparaître l’hypothèse d’une « contre-notation », une transgression des codes constitués par et pour le système notationnel, qu’elle est supposée accompagner. Elle transgresse, transgredi, c’est-à-dire qu’elle traverse littéralement au-delà de l’avancée du projet – notons d’ailleurs que le latin gradior donnera du cran aux anglais, grit, et resti (ratisser) au Russe. La transgression, dans la représentation architecturale, ose et ramifie au-delà de toute représentation convenue, se substituant au « langage officiel » pour pallier son incapacité à narrer tous les possibles. À cet égard, nous nous intéressons à des trans-narrations, depuis la notion de dénotation, et plus précisément depuis l’acte lui-même : Dénoter, v.tr., indiquer comme caractéristique, signifier, révéler ; emprunté du latin denotare, « désigner, faire connaître ».

Dé-noter ; du dé- de dis, de la discorde comme de la discussion ; celui qui s’oppose mais qui renforce aussi, vers des actes dis-traits (Guatelli,2022). Diviser ou délivrer, on « cesse de noter », pour dé-noter, marquer, révéler, caractériser. S’affranchir des codes, certes, mais les emmener plus loin, dans un acte de déplacement qui désigne. L’objet de ce séminaire est d’aborder ces actes de dé-notation, non pas comme autant de mises en crise de la représentation, quoique, mais surtout comme des conditions/permissions d’apparition de nouvelles stratégies narratives architecturales dé-notantes, et potentiellement créatrices d’un renouvellement de l’objet même de cette (dé)notation : l’architecture et ce(lleux) qu’elle représente.

Ce séminaire est ouvert aux propositions d’architectes, d’artistes ou de chercheur.es issus de différents champs disciplinaires mais questionnant la condition de création architecturale. Les propositions des doctorant.es et jeunes docteur.es sont particulièrement encouragées, les communications relatant d’un processus en cours d’exploration n’ont pas à jalouser des recherches plus avancées, nous souhaitons parcourir les récits du faire. Les propositions de communications pourront s’inscrire dans les axes et thématiques suivants :

1/ INVERSER

Concevoir dans la dé-notation.

On pourra s’interroger sur les pratiques qui font des disciplines artistiques (poésie, danse, cinéma, peinture, etc.) l’acte fondateur du projet. On écartera ici les illustrations post-projection et on s’intéressera plutôt aux pratiques artistiques qui guident la création architecturale. Ces pratiques dé-notantes peuvent faire recherche et fabriquer le projet en en redéfinissant les frontières.

2/ CONVERSER

Produire « avec » (con-, cum, avec, commun), dans un double dépassement, entre conversation et conversion.

À travers le prisme de l’iconologie (Ripa, 1953 ; Warburg, 1929), on peut appréhender les modes de représentation architecturaux comme autant de dispositifs idéologiques de pouvoir ou de contre-pouvoir. Comment subvertir ces pratiques de représentations architecturales pour accompagner et favoriser une critique des modes de production et d’aménagement de l’espace ?

3/ TRAVERSER

Faire un pas de côté, encore.

Axe qui s’annonce comme superficiel, et pourtant, transversare nous invite à retourner et transformer le sujet même de ce séminaire, jusqu’à une posture iconoclaste ? Aussi, celleux qui ne pensent pas s’inscrire dans les premiers axes mais qui témoignent d’opérations architecturales dé-notantes, qui questionnent – ou s’intéressent à celleux qui le font – les formats institutionnels de fabrication de la narration architecturale, voire de l’architecture, voire les limites de notre sujet, sont encouragé.es à le partager.

 

Bibliographie sélective
  • DEWEY John, Art as experience, Carbondale, USA : University Press, 1934.
  • EVANS SHIELDS Jennifer, Collage and Architecture, New-York, London : Routledge, 2013.
  • GAFF Hervé, Qu’est-ce qu’une œuvre architecturale ? , Paris : Vrin, 2007.
  • GOODMAN Nelson, Languages of Art : An Approach to a Theory of Symbols, Indianapolis, USA : Bobbs-Merrill, 1968.
  •  ILIESCU Sanda, Experiencing Art and Architecture, New-York, London : Routledge, 2022.
  • INGOLD Tim, Making : Anthropology, Archaeology, Art and Architecture, New-York, London : Routledge, 2013.
  • KOUCHNER Emmanuelle, AMAO Damarice, (dir.), Charlotte Perriand – Politique du photomontage, Arles : Actes Sud, 2021.
  • VALERY Paul, Eupalinos ou l’Architecte, Paris : Gallimard, 1921.

 

Comité d’organisation

  • Bonnin Manon, master à l’Ensa-M / stagiaire laboratoire Project[s].
  • Capon Angéline, architecte, doctorante à l’Ensa-Marseille, laboratoire Project[s].
  • Denneulin Chimène, artiste, MDC ATR à l’Ensa-Paris La Villette, doctorante au laboratoire Project[s] et membre associée au laboratoire AMP.
  • Moncomble Philippine, architecte, doctorante à l’Ensa-Marseille, laboratoire Project[s].

Comité scientifique

  • Capon Angéline, architecte, doctorante à l’Ensa-Marseille, laboratoire Project[s].
  • Denneulin Chimène, artiste, MDC ATR à l’Ensa-Paris La Villette, doctorante au laboratoire Project[s] et membre associée au laboratoire AMP.
  • Duperrex Matthieu, artiste et philosophe, MDC SHS à l’Ensa-Marseille, laboratoire INAMA, chercheur associé au LLA-Créatis.
  • Gasc Anne-Valérie, artiste, Prof HDR ATR à l’Ensa-Marseille, laboratoire Project[s].
  • Moncomble Philippine, architecte, doctorante à l’Ensa-Marseille, laboratoire Project[s].
  • Urlberger Andrea, Prof HDR ATR à l’Ensa-Toulouse, laboratoire LRA.

 

Calendrier :

  • 31 janvier : Date limite de réception des intentions de communication

      (3500 signes max. espaces compris) à adresser par courriel à : dream@marseille.archi.fr

  • 6 -10 février : Évaluation et sélection des propositions par le comité scientifique.
  • 31 mars : Communication du programme.
  • 5 avril : Date limite de soumission des communications complètes

      (environ 20.000 signes, format Word).

  • 14 -15 avril : Séminaire.

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