Axes de recherche

L’introduction du numérique dans la conception architecturale ainsi que dans l’étude et la conservation du patrimoine est aujourd’hui un enjeu investissant les sphères des sciences pour l’ingénieur et des sciences humaines et sociales à la fois.

Composé de plusieurs équipes évoluant au sein d’établissements distribués sur le territoire national et réunies autour d’un projet scientifique commun, le MAP se distingue pour son positionnement hybride, à l’interface entre différents champs disciplinaires et postures scientifiques, ainsi que pour son rôle d’accompagnateur de l’évolution de ce que l’on appelait autrefois « l’informatique appliquée à l’architecture » vers une véritable intégration des méthodes de conceptualisation, d’analyse et de traitement numérique au sein de la production de connaissances sur l’architecture et les patrimoines.

La pratique quotidienne de l’interdisciplinarité et de la transdisciplinarité, unie à la capacité de mêler distance critique et profondeur technique, permet au MAP d’être reconnu comme un laboratoire d’interface entre la formalisation des connaissances pluridisciplinaires et la construction de systèmes innovants capables de gérer les flux d’informations qui caractérisent aujourd’hui la documentation des objets patrimoniaux aussi bien que les activités de conception et de production de l’architecture à l’ère du numérique.

Le MAP-Gamsau est investi dans l’Axe 1 de recherche : « Modèles et méthodes d’analyse du patrimoine architectural et culturel » qui pose les enjeux suivants :

Comment réellement mettre à profit les avancées technologiques et méthodologiques récentes pour observer, analyser, faire connaître et réinvestir notre héritage de façon plus rationnelle, plus ouverte, plus économe, plus pérenne ?

Cette question est placée dans une double filiation:

Tout d’abord, les avancées technologiques récentes en matière d’acquisition massive de données, et en particulier les progrès en matière d’acquisition de données spatiales (balayage laser 3D, photomodélisation, imagerie multi-spectrale, etc.) et relatives à la caractérisation des matériaux et du comportement des structures, d’analyse géométrique et d’interprétation sémantique de ces données (méthodes d’indexation, annotation sémantique, modélisation paramétrique, modélisation du comportement mécanique), et enfin de leur exploitation au sein de systèmes d’information multi-interfacés (bases de données 2D/3D, multi-représentation, multi-échelle, etc.) ;

En contrepoint, les grandes avancées méthodologiques de la fin du XXème siècle, que ce soit la sémiologie graphique de J. Bertin, les principes d’analyse scientifique de J.M Pérouse de Montclos, la mise en évidence des rapports temps / lieu / société dans l’émergence du fait bâti que font lire les travaux de J. Cuisenier, ou encore les principes et applications d’E.R Tufte en matière de visualisation d’informations.

Autrement dit, cette question est à placer dans une perspective aujourd’hui au cœur de ce qu’on appelle souvent “humanités numériques”, comme pour souligner le caractère extra-disciplinaire de l’enjeu : comment faire d’un plus (plus de données, plus d’informations, plus de contenus en ligne, etc.) un mieux (plus de compréhension, plus de valorisation, plus d’aide à la décision, etc.).