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Soutenance de thèse de Laurent Hodebert

Thèse de doctorat en architecture — Laboratoire MHAevt, ENSA-Grenoble

Lundi 15 janvier, 14h, Amphithéâtre Simounet, ENSA-Grenoble

Titre : «  Henri Prost et l’architecture du sol urbain, 1910-1959 »

Composition du jury :

Directeur de thèse : Catherine MAUMI, Professeur HDR, ENSA-Grenoble ;
Rapporteur : Jean-Louis COHEN, Professeur HDR, Institute of Fine Art New-York University, Professeur invité, Collège de France ;
Rapporteur : Rémy BAUDOUÏ , Professeur HDR, Université de Genève ;
Membre : Jean-Lucien BONILLO, Professeur HDR, ENSA-Marseille ;
Membre : Viviane CLAUDE, Professeur HDR, Institut d’Urbanisme de Lyon ;
Membre : Corinne JAQUAND, Maître-assistante, docteur, ENSA-Paris-Belleville.

Résumé :

La thèse interroge le processus de conception dans l’œuvre de l’architecte-urbaniste français Henri Prost (1874-1959).

Nous qualifions son travail comme « l’architecture du sol urbain », en faisant l’hypothèse qu’il s’agit de l’art de la conception des espaces urbains et des armatures territoriales par l’expression d’une culture spécifique du sol et de la manière d’y inscrire durablement les projets. L’architecture du sol urbain s’intéresse au travail sur la surface de la terre, dans la qualification du sol naturel par une opération de transformation que l’on pourrait qualifier d’architecture de la topographie urbaine. C’est une opération multiscalaire, qui va du territoire à l’objet architectural, pour préparer le sol aux usages de la société humaine à l’aide d’infrastructures, d’espaces publics et d’édifices. Elle s’intéresse aux embrayages entre les échelles, aux articulations spatiales et aux évolutions temporelles. Il s’agit alors de définir la nature du travail de Prost, afin de donner à comprendre la pensée qui est à l’œuvre dans sa pratique du projet.

Dans une première partie nous abordons la formation d’une culture spécifique de l’architecture du sol, au moment historique de l’invention de l’urbanisme, entre 1890 et 1917. Pour les architectes français pionniers de l’urbanisme, elle se fait en trois étapes : l’enseignement à l’Ecole des Beaux-Arts, ensuite le séjour à la Villa Médicis à Rome avec les relevés des villes antiques, et enfin les premiers grands projets et concours internationaux. Nous analysons dans la deuxième partie un échantillon de projets emblématiques et représentatifs de la démarche de conception de Prost selon deux grandes catégories que nous qualifions de «séquences de paysage urbain» et «armatures territoriales». Les séquences sont inscrites dans le tissu urbain, on y retrouve des principes d’ouverture spatiale au grand paysage, elles contiennent de larges voies plantées, et s’articulent sur une ou plusieurs places publiques. L’espace public est qualifié et la séquence est bordée ou ponctuée par des édifices publics ou institutionnels. Les armatures territoriales sont marquées par des problématiques abordant principalement des questions de grand paysage et d’infrastructures de voirie. Pour analyser cet échantillon, nous construisons un corpus complémentaire aux dessins originaux du Fonds Prost, par la constitution d’un atlas des projets sélectionnés. Ce recueil de cartes, de coupes et de photographies aériennes permet de disposer d’une collection cohérente de supports pouvant servir comme matériau d’analyse pour chaque cas d’étude, autant que d’outil de lecture comparée. Cette procédure de redessin, qui emprunte aux savoirs faire des outils graphiques d’élaboration et de représentation du projet architectural et urbain, permet de mettre en évidence la particularité de la démarche de Prost, ainsi que les formes récurrentes de son travail, les dispositifs employés par l’architecte urbaniste et l’évaluation de l’impact de ces projets sur la forme actuelle des villes où il est intervenu. Dans la troisième partie nous explorons la pensée à l’œuvre chez Prost dans la fabrique du projet urbain et territorial. En opérant par un regard transversal sur les projets et leurs dispositifs à partir de l’analyse de l’échantillon, l’objectif est de révéler la partie cachée du travail de conception. La lecture de ce processus commencera par expliciter la nature de la culture du projet chez Henri Prost, avant de détailler la méthode et les outils qu’il met en œuvre, de l’arpentage sur les sites pour la connaissance du sol, à la qualification par le projet.

 

 

Mots-clefs : Henri Prost, sol urbain, urbanisme, architecture, parkway, Ecole des Beaux Arts