Soutenance de thèse de Florent Chiappero

Laboratoire Project[S]

Lundi 27 novembre, 13h30, Amphi Carré, ENSA•Marseille

Titre : «  Du Collectif Etc aux « collectifs d’architectes » : une pratique matricielle du projet pour une implication citoyenne . »

Composition du jury :

Directeur de thèse : Stéphane HANROT (†) ;
Co-directeur de thèse : René BORRUEY, Maître assistant, HDR, ENSA•Marseille ;
Rapporteur : Antonella TUFANO, architecte urbaniste, Maître-assistante, HDR, ENSA Paris La Villette ;
Rapporteur : Viviane CLAUDE, architecte urbaniste, Professeur, HDR, Institut d’Urbanisme de Lyon ;
Membre : Jac FOL, Professeur, ENSA-Paris-Malaquais ;
Membre : Angelo BERTONI, architecte, historien, Maître de Conférences, Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional, Aix-Marseille Université.

Résumé :

Depuis quelques années, les « collectifs d’architectes » occupent une part non négligeable de l’espace médiatique. Mais le manque de travaux réflexifs ou théoriques, fondés sur une investigation scientifique, pourrait nous laisser croire que nous assistons là à une nouvelle lubie de jeunes architectes en manque de reconnaissance. Savons-nous même qui sont-ils et ce qu’ils font ? Tels sont les deux principales questions aux quelles nous avons ici tenter de répondre.
Une recherche se fondant sur des opportunités, la mienne a été d’être co-fondateur en 2009 de l’un de ces groupes, le Collectif Etc. J’en suis depuis l’un de ses principaux animateurs, et toute cette recherche a alors pris appui sur ce groupe.
Dans une première partie de cette thèse, et à partir de ce groupe, nous avons mis en avant l’existence d’un réseau de praticiens, se connaissant et se reconnaissant sous le vocable de
« collectifs d’architectes ». Puis, par l’étude d’un corpus restreint, nous avons identifié trois caractéristiques de la pratique de ces groupes, nous amenant à construire une définition de ce que l’on peut qualifier aujourd’hui de « collectifs d’architectes » : des groupes, comprenant des diplômés en architecture, dont l’objectif est de favoriser l’implication citoyenne dans les processus de transformation de la ville dans le but de créer des situations autogérées. Leurs modalités d’intervention correspondent à la réunion de la pratique de la résidence, de l’usage de l’auto-construction et de la production d’architectures éphémères.
Notre objet d’étude défini, nous avons formé l’hypothèse que ces groupes développaient un modèle original de pratique du projet, reposant sur la construction de matrices favorisant l’implication de multiples acteurs tout au long du processus du projet. Pour cela, nous sommes partis de l’analyse de plusieurs actions réalisées ces dernières années par le Collectif Etc, nous permettant de définir trois matrices successives et que nous avons appelées mythogénique, constructive, et politique. Puis, pour chacune d’elle, une recherche historico-théorique nous a permis d’en former des définitions plus complètes, caractérisant une pratique matricielle du projet, favorisant l’implication citoyenne. La confrontation de cet idéal-type à l’ensemble des projets du Collectif Etc  puis à des actions menées par les membres de notre corpus restreint de « collectifs d’architectes » nous a permis de confirmer la pertinence de ce modèle, même si la concomitance de ces trois matrices ne se trouvent qu’être exceptionnelle, soulevant ainsi les limites des projets réalisés par ces groupes. Toutefois, si ce modèle a été construit sur la base de la pratique de ces groupes, nous pensons qu’il pourrait se révéler pertinent à l’ensemble des praticiens souhaitant impliquer divers acteurs dans les processus de fabrique de la ville.