L’architecture et la question animale #1

Séminaire EHESS — ENSA•M — MuCEM

Lundi 12 novembre 11h-17h30, entré libre
Salle A, Vieille-Charité, Marseille

Dans le  cadre du séminaire « Une autre façon de raconter… la geste technique »,organisé à l’initiative de l’EHESS (Centre Norbert Elias) en collaboration avec L’ENSA•Marseille et le MUCEM.

Responsables : Frédéric Joulian (EHESS), Florence Sarano (ENSA•M),  Marie-Charlotte Calafat, Denis Chevallier, Aude Fanlo (MUCEM)

Où nous nous interrogerons sur la place spatiale et matérielle que nous faisons aux animaux dans l’espace domestique ou l’espace naturel et comment, sur notre planète aux limites de plus en plus visibles, pouvons-nous cohabiter et faire cohabiter toutes les formes de vie qui l’occupent ? En mêlant architecture, éthologie, anthropologie et dessin, nous décalerons le regard anthropocentré et illustrerons de multiples façons comment « construire » bâtis et récits, avec les animaux.

Interventions de Dominique Rouillard, Frédéric Joulian et Florence Sarano

Programme

  • 11h – 11 : 15 Introduction / Frédéric Joulian (EHESS), Florence Sarano (ENSA•M)
  • 11h15- 12h15  Zoocultures, zoonatures : sur un malentendu généralisé. / Frédéric Joulian (EHESS)
    Frédéric Joulian
    est anthropologue. Maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales, il a été directeur adjoint du laboratoire d’Anthropologie sociale au Collège de France et responsable du programme interdisciplinaire Évolution, natures et cultures de l’EHESS jusqu’en 2011. Il a dirigé la revue interdisciplinaire Techniques&culture de 2006 à 2016. Ses recherches portent sur les processus d’évolution et sur les significations des phénomènes techniques et culturels dans le temps long et sur les interactions hommes-animaux en Afrique et en Europe.
  • 13 :30 – 14 :30 Un monde commun l’autre animal de l’architecture. / Dominique Rouillard (ENSA PARIS-MALAQUAIS)
    L’animal n’a sans doute jamais été aussi proche de l’homo urbanicus, cet habitant dont les modes de vie urbain ont depuis longtemps annulé l’ancienne alternative de vivre à « la ville ou à la campagne». L’urbanisation occupant la totalité de l’espace terrestre, l’aménageur est aujourd’hui conduit à prendre en charge tous les territoires et leurs habitants, les hommes et les bêtes. C’est dans cette nouvelle condition urbaine que des regards nouveaux se sont portés sur l’animal, approché comme une présence amicale, une proximité troublante, un contraste surréel, et comme une altérité appelant à partager un monde commun. On interroge ce moment de basculement où l’animal, jusque-là approché dans une tradition utilitariste – fonctionnelle, évolutionniste ou comportementale –, émerge en tant que sujet, etprend ainsi place au sein même de la théorie architecturale.
  • 15:00 – 16 :00  Les animeaux sauvages et domestiques dans les monuments historiques : indices pour imaginer des cohabitations ? / Florence Sarano (ENSA•MARSEILLE)
    Désormais nombre de monuments historiques présentent aux visiteurs de ces architectures leurs habitants bien vivants du règne animal (à l’exemple du célèbre chateau d’Azay-le-Rideau récemment restauré, qui désormais abrite officiellement des animaux sauvages et dont la présence à été prise en compte pendant les restaurations récentes). Il y a également les nombreux animaux domestiques et sauvages qui habitent les parcs et les terres entourant ces châteaux et dont la présence visible, par intermittence, est cependant valorisée pleinement et revendiquée par les services des monuments historiques au travers de circuits et de panneaux explicatifs pour sensibiliser à la biodiversité de l’environnement naturel des lieux (Château de Chambord). Les monuments historiques que sont les châteaux et les abbayes sont-ils désormais des indices d’une vision élargie de la biodiversité portée par l’architecture ? Ces édifices de notre patrimoine national qui représentent une activité économique importante et une certaine image de la culture de notre pays peuvent-ils être aussi les indices d’un aménagement territorial soutenable dont les racines ou les modèles se retrouvent par exemple dans l’organisation des abbayes dont certaines comme Fontevraud ont choisies de re-tissser ces relations entre architecture, milieu et hommes de manière soutenable ?

Le séminaire : « Une autre façon de raconter… la geste technique »

Le séminaire « La geste technique : parler objets… par les milieux » est associé cette année au séminaire « Une autre façon de raconter » afin de réunir de façon plus interactive et réflexive les productions des artisans, chercheurs et dessinateurs. Chacune des journées sera l’occasion de faire se rencontrer des métiers et savoir-faire originaux sur des enjeux de techniques, d’habitation et de natures ; l’idée est de contribuer par ces éhanges d’expériences à une réflexion élargie sur les mises en récits graphiques, photographiques et textuels des sciences humaines.

Florence Sarano est architecte et maitre de conférence en TPCAU à l’école. Elle Co-dirige le Domaine d’étude de Master Soutenabilité & Hospitalité où elle est responsable de 2 studios de projets : inventer demain : l’architecture hors les murs et l’architecture pour habiter l’avenir.